La ville de Damara est située à environ 75 kilomètres au nord-est de Bangui, dans la préfecture de l’Ombella-M’Poko. Elle est implantée au croisement de deux grands axes routiers : la Route Nationale 2 (RN2), qui relie la capitale au nord du pays, et la Route Nationale 4 (RN4), qui ouvre la voie vers la région de Sibut et plus loin vers le Tchad. Cet emplacement stratégique explique en grande partie son rôle historique et contemporain.

Les terres de Damara sont habitées depuis longtemps par des populations gbaya et banda. Ces communautés vivaient de l’agriculture vivrière (manioc, maïs, arachides) et de la chasse. Le nom « Damara » proviendrait d’une appellation locale désignant un lieu de rassemblement ou de marché, ce qui correspond bien à son rôle de carrefour commercial.

Lors de la reprise des combats en décembre 2012 entre les FACA et la coalition rebelle de Séléka, la ville est une position stratégique pour l'avancée sur Bangui.

Le 31 juillet 1912, la Subdivision de Damara est créée, faisant partie de la circonscription de l'Ombella-Mondjo, dont le premier Chef Canton était WAN-DÖ DEHOLO (WANDOS pour sa descendance), puisqu'il était Chef traditionnel de cette localité. Sous l’administration coloniale française, Damara prend forme comme centre administratif. Au début du XXᵉ siècle, un poste administratif est installé, notamment sous l’autorité de l’administrateur Félix Éboué qui dirige la subdivision de Damara de 1912 à 1914. Dans les années 1930 et 1940, la ville devient un petit centre de commerce agricole, exportant coton et arachides vers Bangui.

Le 16 octobre 1946, le District de Damara est créé.

Le 23 janvier 1961, la Sous-préfecture de Damara est créée.

Après l’indépendance de la République centrafricaine en 1960, Damara reste un bourg rural mais gagne en importance comme point de passage obligé entre la capitale et les régions du centre et du nord. Son rôle stratégique s’affirme dans la logistique et la sécurité des échanges routiers. Pour plus d'informations sur Damara, n'hésitez pas à nous contacter via notre site web.

La ville est également associée à des personnalités politiques de premier plan, comme François Bozizé, président de la République (2003-2013), originaire de Damara, ce qui a renforcé son poids symbolique.

Damara entre dans l’actualité internationale à la fin de 2012, lors de la progression de la rébellion de la Séléka vers Bangui. Le 30 décembre 2012, la communauté internationale, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), annonce que la prise de Damara constituerait une « ligne rouge » et justifierait une intervention militaire. La Force multinationale de l’Afrique centrale (FOMAC) y déploie alors des troupes. Damara devient ainsi la ligne de front et un verrou défensif de la capitale. Malgré cela, la rébellion renverse le régime de Bozizé en mars 2013.

Aujourd’hui, Damara incarne la résilience : ville rurale, carrefour stratégique, centre de transit, elle illustre à la fois les défis de la République centrafricaine et les forces de son peuple.